Généralement, on utilise un texte en faux latin (le texte ne veut rien dire, il a été modifié), le Lorem ipsum ou Lipsum, qui permet donc de faire office de texte d'attente. L'avantage de le mettre en latin est que l'opérateur sait au premier coup d'oeil que la page contenant ces lignes n'est pas valide, et surtout l'attention du client n'est pas dérangée par le contenu, il demeure concentré seulement sur l'aspect graphique.
Ce texte a pour autre avantage d'utiliser des mots de longueur variable, essayant de simuler une occupation normale. La méthode simpliste consistant à copier-coller un court texte plusieurs fois (« ceci est un faux-texte ceci est un faux-texte ceci est un faux-texte ceci est un faux-texte ceci est un faux-texte ») a l'inconvénient de ne pas permettre une juste appréciation typographique du résultat final.
Un professeur du Hampden-Sydney College, en Virginie, s'est intéressé à un des mots latins les plus obscurs, consectetur, extrait d'un passage du Lorem Ipsum, et en étudiant tous les usages de ce mot dans la littérature classique, découvrit la source incontestable du Lorem Ipsum. Il provient en fait des sections 1.10.32 et 1.10.33 du "De Finibus Bonorum et Malorum" (Des Suprêmes Biens et des Suprêmes Maux) de Cicéron. Cet ouvrage, très populaire pendant la Renaissance, est un traité sur la théorie de l'éthique. Les premières lignes du Lorem Ipsum, "Lorem ipsum dolor sit amet...", proviennent de la section 1.10.32.
Expert en utilisabilité des sites web et des logiciels, Jakob Nielsen souligne que l'une des limites de l'utilisation du faux-texte dans la conception de sites web est que ce texte n'étant jamais lu, il ne permet pas de vérifier sa lisibilité effective. La lecture à l'écran étant plus difficile, cet aspect est pourtant essentiel. Nielsen préconise donc l'utilisation de textes représentatifs plutôt que du lorem ipsum. On peut aussi faire remarquer que les formules conçues avec du faux-texte ont tendance à sous-estimer l'espace nécessaire à une titraille immédiatement intelligible, ce qui oblige les rédactions à formuler ensuite des titres simplificateurs, voire inexacts, pour ne pas dépasser l'espace imparti.